Géographie de la commune
Eccica-Suarella, village de Corse du Sud, est situé dans la moyenne vallée du Prunelli. La commune fait partie de la communauté de communes du Celavu Prunelli.
Située à mi-chemin entre mer et montagne, la superficie de la commune est de 1447 hectares, dont 251 en forêt. L’altitude varie de 20 m à 538 m.
La commune est composée des hameaux suivants :
- Suarella;
- Eccica ;
- Bodisciasche:
- San Eliseo;
- La Radica;
- Saint Jean de Pisciatello;
- Pont de la Pierre ;
- Porette;
- Ceppu d’Ugliastru;
- Cotone
- Stangone;
- Poggio;
- Morella.
Eccica-Suarella faisait partie de l’ancienne piève de Cauro qui, des hauteurs de Bastelica à la plaine de Campo di Loru, englobait l’actuel village de Bastelicaccia alors dit «Bastelica à la plaine» ou « piaghja Basteliacaccia » où les bergers « descendaient » leurs troupeaux, l’automne venu.
Cette piève devint, en 1789, canton de « Sampiero » ou de Bastelica. En 1865, la commune de Bastelicaccia est créée et détachée, non sans heurts du canton pour être rattachée à celui d’Ajaccio.
Eccica-Suarella est alors, de ce fait, la commune la plus méridionale du canton, la seule présentant un climat méditerranéen type dont la clémence permet une grande variété de cultures depuis les indispensables céréales jusqu’à la vigne, l’olivier, l’amandier et les fruitiers les plus délicats (orangers, citronniers).
Histoire et patrimoine
Les premiers habitants de la commune vivaient dans des hameaux épars : Poggiu, Eccica, Casavecchia, Barracone.
Au Moyen Age, l’église piévane se trouvait à San Giovanni, dans la plaine de ce nom , sur l’actuelle route Territoriale n°40.
L’assassinat d’Arrigo Bel Messere, en l’an mil au pont de la Pierre, est le premier fait historique, lorsqu’on le dépouille de ces aspects légendaires, attestant d’un habitat dans les limites entre la Rocca de Cauro et la colline de Tralaveto dominant la plaine di Campu di Loru.
Pendant des siècles, il n’est plus fait mention du village. Les incursions barbaresques ont rejeté les habitants des parties basses vers les hauteurs et des hameaux furent abandonnés. Seul Eccica sembla avoir été un refuge et l’antique « Torra » carrée, demeure seigneuriale des Folacci en est aujourd’hui le seul témoignage, ainsi que le clocheton d’alarme, isolé, vestige du » fief » des Folacci.
Le 17 janvier 1567, Sampiero Corso meurt les armes à la main dans un vallon resserré, situé à 400 m au nord du Prunelli à proximité du pont de la Vanna. Dans les relations des témoins et acteurs de ce guet-apens, il est fait mention des hameaux tels qu’on les retrouve aujourd’hui : Bodichiaschi, Suarella et à un kilomètre Eccica.
En 1608, le registre de « taglie » identifie 25 chefs de familles à Suarella et 31 à Eccica.
La fondation de Suarella doit donc remonter au début du XVI ème siècle, ainsi que l’extension d’Eccica au-delà de la « Torra ». Les habitants sont vassaux des Ornano et des Bozzi.
Le hameau de Suarella, avait son centre autour d’une église romane, située au nord de l’emplacement actuel et dont il ne reste rien qu’un lieu « San Giovanni Battista ». Ses habitants, venant de Tolla et Bastelica, sont venus fonder le village actuel, autour d’une tour centrale, détruite en 1863 et sise à l’emplacement actuel de la fontaine.
Le hameau de Bodichiaschi, situé sur un éperon dominant la fertile plaine d’Urbaccia plantée de vignes et d’oliviers, est composé de maisons basses, accolées, flanquées de jardins morcelés s’alignant le long du ruisseau alimenté par une source et d’un lavoir, seule point d’eau du hameau.
Située à mi-chemin entre Suarella et Eccica, l’église paroissiale, dédiée à Saint Thomas, est flanquée d’un clocher daté de 1469 ou 1569. Cette église existait déjà au 16ème siècle. C’était déjà un bâtiment peu élevé d’où se détachait le clocher. La confrérie Santa Croce y a été installée en 1657.
Un réseau de deux chemins vicinaux relie, à partir de Barracone, les hameaux entre eux et chacun d’eux à Cauro ou à Ocana par la Vanna où une passerelle permet de franchir le Prunelli.
En 1770, Eccica Suarella compte 292 habitants recensés. De toutes les communautés de la piève, c’est celle où l’on dénombre le moins de bergers (1,6% des chefs de familles).
A partir de cette date, le village s’agrandit et se structure. Au centre du hameau de Bodichiaschi, l’abbé Flori fait construire, vers 1800, une bâtisse importante de trois étages qu’il légua par la suite à ses neveux.